"La thèse interroge le rôle du projet d’architecture, relatif au patrimoine bâti, dans la construction de processus de développement territorial. Le développement territorial induit des améliorations d’ordre économique, social, environnemental et politique dans un territoire, et notamment une « augmentation de la capacité des acteurs à maîtriser les dynamiques d’évolution qui les concernent » (Deffontaines, Marcelpoil, Moquay, 2001)."
"Ce dernier point est primordial : l’un des enjeux majeurs du développement territorial est la construction d’un collectif d’acteurs territorialisés, qui par leurs actions conjointes et quotidiennes, apporteront ces améliorations à leur cadre de vie. Le patrimoine bâti est vecteur de mobilisation collective. Si un objet est menacé, un groupe social tend à lui reconnaître une valeur et à agir pour sa sauvegarde ; il s’agit du principe de la patrimonialisation. L’un des moyens pour sauver le patrimoine bâti est de lui trouver une nouvelle destination d’usage, une utilité dans le présent. Cela passe par une transformation de ce bâti et donc par un projet d’architecture. Ce dernier est déjà un temps d’action collective, où se rencontrent et échangent des personnalités multiples ainsi que leurs compétences et points de vue respectifs. La thèse propose alors de vérifier l’hypothèse selon laquelle, lorsqu’il concerne un bâti patrimonialisé par des acteurs locaux, le projet d’architecture peut être un outil pertinent pour la construction d’un collectif d’acteurs territorialisés. En d’autres termes, il susciterait l’autoorganisation et l’union des forces des acteurs, motivées par la réalisation d’objectifs partagés quant à la transformation de leur cadre de vie. Pour aborder cette question, la thèse prend appui sur un socle théorique composé d’une part des écrits de l’École Territorialiste italienne, et en particulier des ouvrages-clés d’Alberto Magnaghi tels que Le Projet Local (Magnaghi, 2010 ; 2000) et La conscience du lieu (Magnaghi, 2017). D’autre part sont convoquées les recherches françaises en sciences territoriales, autour des termes de développement territorial et de ressource territoriale (Lajarge, 2012 ; Gumuchian, Pecqueur, 2007 ; Raffestin, 2019, 1980). Outre les apports théoriques, la thèse se nourrit d’une enquête de terrain menée principalement en Irpinia, dans le sud de l’Italie, et d’une analyse plus ponctuelle de projets d’architecture en France."
PLAN DE LA THESE
Introduction générale
- La persistance des inégalités territoriales
- Des propositions théoriques pour un développement territorial et auto-soutenable
- Question de recherche et hypothèse
- Méthodes d’enquête
- Organisation du manuscrit
- Enjeux de la thèse
Partie A. La reterritorialisation des pratiques d’édification, une question interdisciplinaire
- Chapitre I : Repenser le développement des territoires
- Chapitre II : (Re)territorialiser l’architecture
- Chapitre III : Enquêter par le terrain
Partie B. Expériences d’activation de collectifs par la réhabilitation du bâti
- Chapitre IV : Reconstruire l’architecture et le territoire : interprétations et impacts de la loi 219/81 en Irpinia
- Chapitre V : Quatre projets pour réhabi(li)ter les villages d’Irpinia
- Chapitre VI : Six projets pour réhabi(li)ter le bâti délaissé des ruralités françaises
Partie C. Réhabiliter le patrimoine pour ré-habiter le territoire
- Chapitre VII : La construction d’un collectif d’acteurs territorialisés
- Chapitre VIII : La construction des ressources du développement territorial
- Chapitre IX : Un projet de réhabilitation modèle pour la construction du développement territorial
Conclusion générale
- Le projet de réhabilitation, cause et conséquence de l’émergence du développement territorial
- Un retour possible de la compétence d’édifier
- Une participation volontaire au projet d’architecture
- Ouvertures
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