"Les politiques urbaines de « reconstruction » post-apartheid de ces dernières décennies n’ont pas permis de réduire les injustices spatiales du Gauteng et de Johannesburg en particulier. Sous l’impulsion des acteurs privés, les résidences fermées d’entrée de gamme, symbole de l’ascension sociale des classes moyennes, diffusent de nouvelles formes de relégation et de fragmentation qui questionnent fortement le lien social, l’étalement et la mobilité croissante. Le peu d’investigations menées sur cette ville « moyenne », qui se veut synonyme de progrès et de modernité, offre l’opportunité de mobiliser une réflexion nouvelle sur les interrelations qui existent entre production de la ville, pratiques et territoires. Loin d’être monolithique, le logement d’entrée de gamme s’est développé à travers maints arrangements institutionnels particuliers et géographiquement situés. Le rôle des acteurs privés impliqués dans la gouvernance urbaine, souvent méconnu et rarement étudié, est devenu la clé de voûte des transformations contemporaines de la ville."
"L’originalité de ce travail a été de révéler les principes de constitution de savoirs spécialisés et spatialisés, qui éclairent le processus de codification des pratiques et donc la naissance de l’urbanisme sécuritaire institutionnalisé au sein de la métropole.Le détour comparatif avec Delhi a été l’occasion de valider que ces résultats avaient une portée générale cumulable, tout en délocalisant le regard."
SOMMAIRE
Chapitre 1. De l’émergence des politiques publiques au logement des classes moyennes : approche historique et géographique
- I. Johannesburg : construction d’une ville morcelée
- II. Interroger la ville étalée
- III. Quelle production immobilière pour les classes moyennes ?
Chapitre 2 : Méthodologie et cheminement d’enquête
- I. La mise en place d’une méthodologie
- II. Le travail de terrain : conditions de construction et mise en pratique de la méthode
- III. Le choix des terrains d’étude : la quête d’une démarche systémique
- IV. Une analyse multiscalaire et transversale
Chapitre 3 : D’un secteur à l’autre : la mosaïque des complexes fermés
- I. Les territoires périphériques : une logique de secteurs
- II. Des quartiers de plus en plus difficile à sécuriser
- III. Fragmentation socio-spatiale des territoires périurbains et (dé)ségrégation ?
- IV. La rationalisation urbaine ou l’appauvrissement des critères qualitatifs de l’habitat
Chapitre 4 : Une forme banale de l’habiter
- I. Analyse typo-morphologique des complexes fermés
- II. L’invisibilisation de’l’habiter et de l’habitant
- III. La sphère privée : vers un changement des modes de vie ?
Chapitre 5 : Les habitants, clé de voûte d’un succès commercial
- I. La demande en question : l’attractivité des complexes fermés ou la rationalité décisionnelle des classes moyennes
- II. Partager de nouveaux espaces résidentiels
- III. Trajectoires résidentielles
Chapitre 6 : Le rôle des acteurs privés dans la fabrique urbaine
- I. Les acteurs privés : la fabrique urbaine sous influence
- II. Logiques de production des promoteurs immobiliers johannesbourgeois
- III. L’effacement de la maîtrise d’ouvrage dans le processus de création des logements d’entrée de gamme
Chapitre 7 : Le logement des classes moyennes à Delhi : éléments de comparaison
- I. Quand la promotion immobilière transforme la ville indienne : le cas de Delhi NCR
- II. Stratégies et pratiques des acteurs privés dans la production des nouvelles résidences fermées
- III. Le détour comparatif : lire une ville pour éclairer l’autre
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