Historique

Grâce au soutien du BRAU (devenu depuis BRAUP : Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère) depuis l’habilitation en 1998, le Gerphau animé par Chris Younès, et situé à l’époque à l’ENSA de Clermont-Ferrand, a pu se structurer en équipe de recherche et d’études pour approfondir sa problématique Philosophie Architecture Urbain et mettre en place un dispositif de coopération très actif autour des relations interdisciplinaires et des problématiques urbaine et environnementales contemporaines.

L’équipe GERPHAU a été habilitée en janvier 2003 dans le programme scientifique du CNRS 2003-2006 comme l’un des quatre sites de base de l’UMR 7145 CNRS LOUEST (Laboratoire des organisations urbaines : espaces, sociétés, temporalités).

En 2007, le siège du Gerphau ayant été déplacé à l’ENSA Paris-la-Villette un partenariat s’est renforcé avec l’école doctorale Pratiques et Théories du Sens Université de Paris VIII, et la signature en 2009 d’une première convention autorisant à délivrer conjointement un doctorat en « Architecture », convention renouvelée en 2013.

Depuis 2010, le Gerphau est devenu l’un des quatre sites de l’UMR 7218 CNRS LAVUE (Laboratoire architecture, ville, urbanisme, environnement).

Le Réseau Scientifique Thématique PhilAU (philosophie architecture urbain) entre écoles d’architecture et universités, qui est un réseau international, est rattaché au GERPHAU. Son activité, amorcée en 1984, est soutenue par le Bureau de la recherche architecturale urbaine et paysagère (Ministère de la Culture) depuis 1995. Dès sa création, puis son habilitation RST en 2006, le PhilAU est situé à l’ENSA de Clermont-Ferrand.

Depuis Le philosophe chez l’architecte (Younès, Mangematin, Descartes & Cie, 1996) puis Lieux contemporains (idem, Descartes & Cie,1997), premiers ouvrages co-dirigés dans le cadre du laboratoire, le GERPHAU a publié en deux décennies près d’une quinzaine d’ouvrages scientifiques internationaux questionnant la relation philosophie et architecture. Ces ouvrages, sous la direction scientifique de Chris Younès, mais aussi de Michel Mangematin, Thierry Paquot, Michel Lussault ou encore Xavier Bonnaud, ont été l’occasion de déployer et problématiser une série de notions et de relations conceptuelles à même de construire une approche solide pour penser et configurer les milieux habités.

Ainsi est paru en 1999 Ville contre-nature (Younès, La Découverte), précurseur dans l’idée de l’entrelacement nature-culture devenu un enjeu crucial dans le contexte de la transition écologique.

Art et philosophie, ville et architecture (Younès, La Découverte, 2003) explicite en quoi dans les établissements humains l’éthique comme manière d’être et l’esthétique comme vérité du sentir sont indissociables.

Ethique, architecture, urbain (Younès, Paquot, La Découverte, 2000) explore alors, au tournant du XXIe siècle, les implications de l’éthique pour les « faiseurs de ville ».

En 2005, Géométrie, mesure du monde (Younès, Paquot, La Découverte), déploie une réflexion sur l’architecture et les mesures de l’existence depuis une confrontation interdisciplinaire mettant en jeu géométrie et philosophie.

Arpentant le devenir urbain de l’être, Le territoire des philosophes (Younès, Paquot, La Découverte, 2009) et Espace et lieu dans la pensée occidentale (Younès, Paquot, La Découverte, 2012) fondent la réflexion du laboratoire dans l’histoire des idées. Pour la première fois en langue française, des ouvrages scientifiques traversent la pensée d’auteurs majeurs de l’histoire intellectuelle occidentale en privilégiant les notions d’espace, de lieu et de territoire.

Le dernier né de la famille quant à lui revient aux fondements phénoménologiques du laboratoire, questionnant les notions de corps et d’expérience : Perception, architecture, urbain (Younès, Bonnaud, Infolio, 2014) interroge les transformations de nos manières de voir, représenter et concevoir les métamorphoses des milieux habités.